La Nouvelle-Calédonie est une petite île tropicale, perdue au milieu du Pacifique et c’est là que j’ai eu la chance de grandir. À l'âge de sept ans je découvre par hasard que j'habite à côté d'une école de cirque, la seule de l'île d'ailleurs. C'est un coup de foudre immédiat et une passion qui n’a fait que grandir et s'enrichir depuis.
Très tôt, je découvre le fil de fer. Mais cet agrès si particulier ne me fait alors pas une très bonne impression et je décide de ne plus y toucher. Mais la vie en décide autrement et me remet sur le fil quelques années plus tard… je n’en suis toujours pas descendue !
Dix ans après mon entrée à l’École de Cirque de Nouméa (qui devient entretemps l’École de Cirque de Nouvelle-Calédonie), les professeurs créent ‘‘L’Atelier Création’’ et m’intègrent à ce projet : il s’agit de monter un spectacle avec certains élèves de l’école et de le faire tourner dans le Pacifique. De Fidji au Vanuatu en passant par l’Australie, et puis bien sûr la Nouvelle-Calédonie, « Ciné-Circus » tournera pendant deux ans dans cette petite partie du monde. Découvrir la vie lors des tournées et le plaisir de voyager pour se produire ne font que renforcer ma passion et je me décide alors à auditionner pour intégrer des écoles de cirque professionnelles.
Acceptée au National Institute of Circus Arts (NICA) à Melbourne, en Australie, je m’envole vers de nouvelles aventures loin de mon île natale. Sans surprise, je choisis le fil comme première spécialité. Le NICA me fait découvrir la corde volante statique qui devient
qui devient pour un temps ma deuxième spécialité.
Au fil de ma vie à Melbourne, je finis par rencontrer des gens extraordinaires et des mordus de passing massues qui me transmettent le virus et m’intègrent à leur groupe. Ni une ni deux, le passing devient ma troisième spécialité.
Au bout de trois ans, diplôme de Bachelor of Circus Arts en poche, je remonte dans un avion direction l’Europe, et plus particulièrement la France, où la discipline du fil de fer y est beaucoup plus développée. Peu après mon arrivée, j’auditionne pour NoFit State circus et obtiens mon premier contrat dans leur spectacle « Open House » avec lequel je vais tourner pendant deux étés au Royaume-Uni.
À la fin de mon contrat avec Nofit State, j’auditionne pour des écoles de danses professionnelles car je souhaite compléter mon parcours de circassienne et enrichir mon vocabulaire sur le fil. J’intègre ainsi Off Jazz à Nice où je reste pendant deux ans à travailler la danse contemporaine, le jazz, la danse classique, les pointes et les claquettes (que l’on peut désormais ajouter à la liste de mes passions). En parallèle de la danse, je recommence à prendre des cours de chant et m’y mets sérieusement. La musique folk celtique, la chanson à texte française et les comédies musicales anglo-saxonnes sont mon répertoire de prédilection.
J'ai donc beaucoup de passions et ce que j'aime particulièrement dans le cirque c'est que j'y ai la possibilité de toutes les allier. Vint-quatre ans après ma découverte des arts du cirque, j'ai toujours des rêves et des projets plein la tête, tout autant d’idées et toujours cette envie de découvrir le monde en partageant ma passion, que ce soit par le biais des spectacles ou de l’enseignement.
À bientôt donc, sur un fil, dans les airs ou sur la terre ferme pour faire voltiger des massues entre deux éclats de rire...